Accueil Economie Rencontres Africa 2020: La Tunisie, une économie innovatrice de premier plan

Rencontres Africa 2020: La Tunisie, une économie innovatrice de premier plan

Le décor est planté en vue de créer un Branding innovation afin de positionner les initiatives publiques dans une stratégie articulant un objectif général d’attractivité et positionnement de l’innovation.

Dans le cadre de la 5e édition des «Rencontres Africa 2020», la plus importante manifestation économique sur l’Afrique qui s’est tenue les 24 et 25 novembre en virtuel, grâce à une plateforme de diffusion des conférences et des webinaires, Invest in Tunisia Agency (Fipa Tunisia) vient d’organiser, en collaboration avec Classe Export Tunisie, un webinaire autour de la thématique «La Tunisie à l’ère de l’innovation, une destination à exploiter».

Innover, c’est évoluer à l’avant-garde

Abdelbasset Ghanmi, directeur général d’Invest in Tunisia Agency, indique que l’innovation est un facteur déterminant dans la différenciation et le positionnement des économies nationales sur la scène internationale. Sur le plan des IDE, le dynamisme de l’écosystème de l’innovation nationale s’impose comme un critère de choix essentiel pour les activités à forte valeur ajoutée, mais également pour les activités de production traditionnelle qui tentent à se moderniser. Sur le plan des exportations, l’innovation est un atout marketing pour l’image des biens et services produits dans le pays.

«Actuellement, la Tunisie est bien identifiée comme un pays d’innovation dans les principaux classements internationaux et dispose d’un atout réel sur ce volet dans la région Mena. Forte de son succès dans le secteur industriel, la Tunisie a, également, été saluée ces dernières années pour ses investissements dans des segments à forte valeur ajoutée, tels que l’électronique, l’ingénierie…Par ailleurs, l’industrie numérique tunisienne est pleinement engagée dans les technologies émergentes, telles que le Big Data, le Blockchain… A cet égard, il y a une forte implication des entreprises tunisiennes, mais aussi internationales basées dans notre pays ayant des activités à fort apport technologique», souligne M.Ghanmi.

Que d’atouts !

A une question sur les principaux atouts de la Tunisie dans ce secteur stratégique, le DG de Fipa Tunisia affirme que le savoir-faire de nos ressources humaines est capable de faire de la Tunisie une plateforme entre l’Europe et l’Afrique. «C’est un concentré de talents à des coûts compétitifs et c’est encore plus vrai dans le numérique…», précise-t-il, tout en rappelant qu’on a plus de 60 mille nouveaux diplômés par an, dont 18% sont issus des filières d’ingénierie, des sciences et des TIC. Sur ces 11 mille diplômés dans les TIC, pas moins de 3 mille sont des ingénieurs et 75% d’entre eux sont spécialisés en ingénierie informatique.

Par ailleurs, à l’échelle internationale, la Tunisie a le deuxième taux le plus élevé au monde de diplômés en sciences et en ingénierie. Le pays est, également, très compétitif en termes de coût avec la disponibilité de ressources humaines hautement qualifiées. On note, également, la disponibilité de compétences managériales ; en effet, la plupart des entreprises étrangères sont à 100% gérées par des Tunisiens, et ce, grâce à la disponibilité des compétences managériales à tous les niveaux. M.Ghanmi souligne, également, que la Tunisie tire profit de sa position géographique. En effet, le pays est à une heure de vol de l’Europe et à moins de trois heures des principales villes du Moyen-Orient. Il a aussi un statut de partenaire avancé avec l’Union européenne, des accords de libre-échange avec plusieurs pays et régions, et on a l’intension de renforcer notre intégration dans l’Afrique étant donné que le pays est devenu membre de Comesa (Common Market for Eastern and Southern Africa) pour un marché de plus de 625 millions de consommateurs. Le pays compte aussi intégrer la zone de libre-échange de la Cedeao (325 millions de consommateurs) et on a une intégration régionale et internationale avec 52 conventions de non double imposition et 54 accords bilatéraux de promotion et de protection des investissements.

Un cadre légal favorable

En 2018, le pays vient de lancer le projet Start-up Act qui est un fonds de start-up de 100 millions d’euros et qui vise à faire de la Tunisie une ‘’Start-up Nation’’ au carrefour de la rive sud de la Méditerranée, la région Mena et de l’Afrique.

Sur un autre plan, une série de 30 mesures spécifiques destinées à simplifier les procédures administratives et faciliter l’accès aux fonds pour les startup a été mise en place. Par ailleurs, le projet tunisien Start-up Act vient d’obtenir le prix du meilleur programme pour la catégorie «climat convenable aux affaires», lors du Sommet mondial de la société de l’information (Smsi) 2020. La Tunisie est, également, classée via son Startup Act, 23e sur une trentaine de pays à la pointe du digital et 1ère dans la région afrique et du Moyen-Orient, selon la “Startup Without Borders” qui vient de publier son Indice d’attractivité, le “Startup Visa Programs Attractiveness index”. M.Ghanmi est, également, revenu sur le cadre d’investissement qu’il a qualifié de favorable.

«La liberté d’investissement pour la majorité des secteurs, la simplicité des procédures administratives, la protection de la propriété intellectuelle, la facilité d’importation et d’exportation avec des procédures douanières simplifiées, une série d’incitations substantielles aux activités à forte valeur ajoutée, des primes d’investissement de 15% et des primes pour la capacité de l’employabilité, de réduction du taux d’impôt sur les bénéfices…Toutes ces mesures et autres ne peuvent que faire de la Tunisie une terre d’investissements nationaux, mais surtout étrangers», souligne-t-il

La crise du Covid-19, une opportunité pour l’innovation

L’innovation était au cœur de la gestion de la pandémie liée à la Covid-19 et beaucoup d’initiatives ont été développées pour lutter contre cette crise sanitaire, ce qui confirme la capacité de réaction par rapport à l’innovation du pays. Un certain nombre d’entreprises, dont celles étrangères, ont d’ores et déjà contribué à l’effort national avec la réorientation de l’appareil productif afin de fournir des matériels et des solutions au secteur de la santé. De telles initiatives illustrent clairement l’effort considérable des industriels tunisiens et la volonté de réunir le secteur public, le secteur privé et la société civile pour apporter des réponses à cette crise. Sur un autre plan, M.Ghanmi a annoncé qu’actuellement, FIPA-Tunisia travaille avec l’appui d’Expertise France sur la création d’un Branding de l’innovation qui devrait permettre de fédérer les initiatives publiques et de les positionner dans une stratégie globale, articulant un objectif général d’attractivité et un positionnement de l’innovation. «Le positionnement de la Tunisie comme un pays innovant sera un atout supplémentaire dans les nouvelles stratégies économiques des pays de voisinage méditerranéen, ce qui prouve que la Tunisie est bien engagée pour être un pays d’innovation et offre des opportunités réelles aux investisseurs étrangers», souligne-t-il.

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